Il est temps de montrer aux français et au monde le visage moderne de l’industrie française ! Pour cela, le gouvernement a lancé un mouvement sans précédent : La French Fab. Cette nouvelle dynamique pour accompagner l’industrie 4.0 s’appuie sur 3 axes : accélérer la réindustrialisation, digitaliser l’outil industriel et former une nouvelle génération d’ETI. Mais concrètement, en quoi consiste la French Fab ? Quels intérêts pour les entreprises industrielles ? On vous explique tout sur cette fabuleuse initiative pour réindustrialiser les territoires de France.
La French Fab : l’étendard de l’industrie française
Aujourd’hui, l’industrie française représente :
- 10% du PIB
- 275 000 entreprises
- 2,7 millions d’employés
Il faut montrer que l’industrie française n’est pas morte et surtout,
qu’elle a de l’avenir !

Qu’est-ce que la French Fab ?
La French Fab est un mouvement français créé le 2 octobre 2017, et lancé par Bruno LE MAIRE, ministre de l’économie et des finances.
- La mission de ce mouvement est d’unir sous une même bannière l’industrie française.
- Son but étant de fédérer les industriels et renforcer la promotion de l’industrie française à l’étranger.
Afin de mieux comprendre pourquoi ce mouvement a été créé, il faut revenir un peu en arrière…
Sur quel modèle a été créée la French Fab ?
Pour créer ce mouvement, le gouvernement s’est inspiré de la French Tech, qui a été créée en 2013 pour promouvoir la création d’entreprises et le numérique. La French Tech est un label attribué à des pôles métropolitains reconnus pour leur écosystème de startups, et une marque commune utilisable par les entreprises innovantes françaises. Son objectif : donner une identité visuelle commune forte aux startups françaises et ainsi favoriser les échanges entre elles.
- En 2014, 9 premières métropoles sont labellisées : Aix-Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nantes, Rennes et Toulouse.
- En 2015, 4 nouveaux écosystèmes sont labellisés : Brest (Lannion, Quimper, Morlaix), Normandie (Rouen, Caen, Le Havre), Nice (Sophia Antipolis, Grasse, Cannes), et Lorraine (Metz, Nancy, Epinal, Thionville).
- 2016 voit la création de « In The Alps » avec les villes de Chambéry, Annecy, Grenoble et Valence.
- Se rajoutent à cette liste 4 écosystèmes thématiques : Saint Etienne pour le design (Design Tech), Angers pour l’industrie (Industry Tech), Avignon pour la culture (Culture Tech) et Alsace pour les sciences (Med Tech et Bio Tech).
Dans quel contexte est née la french fab ?
Pendant des années, les fermetures d’usines et les délocalisations ont laissé indifférents les pouvoir publics et certains milieux économiques. Ceci ne pouvant plus durer, le gouvernement a eu la volonté de sortir de cette situation pour redonner un nouvel élan à son industrie.
Le but de ce projet :
- Redonner des forces aux usines
- Les aider à prendre à bras le corps la révolution numérique
- Densifier le tissu d’ETI industrielles
Pour cela, l’idée a été de créer un mouvement à la rencontre d’une base industrielle traditionnelle ultra-performante et du génie des startups.
Le point de départ remonte à 2015, au moment où les PME de l’accélérateur de la Bpifrance regardaient avec envie le mouvement bouillonnant des startups de la French Tech, et qui faisaient la une des journaux. L’idée a alors été de se calquer sur ce mouvement communiquant pour se donner des leviers plus importants, en particulier pour partir à l’international.
Les 3 axes de la french fab
Accélérer la réindustrialisation
La « désindustrialisation » date d’un certain temps. Les usines ont commencé à fermer dans les années 1980. La part de l’industrie dans le PIB de la France n’a cessé de diminuer entre 2000 et 2016, en restant très en retrait de la situation allemande.
La prise de conscience de l’importance de l’industrie et des usines pour l’économie et l’emploi n’est arrivée que très tard. Ce n’est que dans les années 2000 où nous avons commencé à entendre parler d’investissements “pas toujours adaptés” et de la nécessité de “corriger le tir”. Et ceci a commencé par les secteurs immobilier et infrastructure, pour n’arriver que par la suite sur l’outil de production.
En 2012, le gouvernement a réussi à inverser la tendance et stabiliser le mouvement, avec une industrie qui a commencé à perdre moins d’emplois.
Il est temps maintenant d’accélérer le mouvement, et c’est ce que vise la French Fab ! Avec pour objectifs :
- Exporter plus : pour redresser le bilan de la balance commerciale française,
- Continuer à innover : l’industrie représente les 4/5èmes de la dépense intérieure des entreprises en R&D,
- Créer des emplois nouveaux, plus qualifiés et mieux payés.
Les industriels français, à la traîne par rapport à certains voisins européens, doivent se moderniser.
A lire : L’usine du futur, c’est quoi ?
Digitaliser l’outil industriel
Le défi à relever pour la French Fab est de ne pas louper la 4ème révolution industrielle : celle de la digitalisation.
Selon une étude de Bpifrance Le Lab, 45% des dirigeants de PME et ETI ne savent pas par quel bout prendre la transformation digitale de leur entreprise. On compte même 20% d’entre eux qui estiment que la transformation numérique ne les concerne pas encore.
Les 2 principaux freins pour ces dirigeants sont la complexité de la démarche et le manque de compétences en interne. Alors que différents cas d’application tendent à montrer que les technologies numériques peuvent apporter jusqu’à 20% de gains de productivité.
Il est à noter que la modernisation de l’outil industriel n’est qu’une première étape. En effet, la transformation touche aussi le modèle d’affaire des industriels, qui doivent se recentrer sur leurs clients. Cela passe par une meilleure compréhension de leurs besoins, et le fait de leur proposer plus de services pour une proposition de valeur plus importante.
A lire : Transformation numérique de l’industrie, définition et mode d’emploi
Former une nouvelle génération d’ETI
Enfin, les industries se doivent de se transformer, sous peine de se voir encore une fois déclassées face à leurs concurrents internationaux. Pour cela, il est indispensable pour elles d’apporter des produits nouveaux, fiables et attractifs. Et il est tout aussi indispensable de grandir et exporter.
Les principales caractéristiques de La French Fab

S’il fallait résumer la French Fab
La French Fab, c’est l’industrie française des plus petits aux plus gros. Les entreprises qui rejoignent le mouvement doivent prendre 5 engagements :
- Engagement de croissance
- Engagement de digitalisation
- Engagement de changement d’échelle pour aller à l’international
- Engagement de “jeu collectif” avec ses pairs et partenaires
- Engagement de responsabilité sociale
Digitalisation, mondialisation et création d’emplois
Les industries de la French Fab sont des industries qui se projettent dans l’avenir, qui ont conscience de leurs faiblesses mais aussi et surtout de leurs forces. Pour cela, l’industrie française doit principalement s’améliorer sur la digitalisation et sur le rapport à la mondialisation. A lire : l’usine Lemahieu se diversifie avec la french tech
La French Fab renforce la marque et l’engagement de l’employeur. Elle rend l’industrie plus attrayante, ce qui est un gage pour le recrutement de profils de qualité.
Ramesh Caussy, Fondateur de Partnering Robotics

La French Fab et l’Europe ?
A travers tout ces constats et toutes ces actions, nous observons qu’il existe un réel rôle concret de la French Fab, en particulier au sein de l’Europe. Mais les organisations industrielles françaises ont encore un travail de présentation, d’explication et de séduction/persuasion chez nos voisins européens, afin que la French Fab maximise son impact international. C’est ce travail qui devra permettre d’apporter à la France les gains escomptés, notamment pour rééquilibrer la balance commerciale.
La French Fab aujourd’hui, c’est l’une des réponses pour résorber le déficit du commerce français.
Le groupe Visiativ soutient le mouvement La French Fab en accompagnant ses clients, PME et ETI industrielles, dans leur transformation numérique. N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus.
AUTEUR DE L’ARTICLE
Pascal Bonnard, Business Development Innovation pour le groupe Visiativ